1. Une situation de vulnérabilité inattendue : être patient quand on est soignant.
Un imprévu médical m’a ramenée au service de neurologie de l’hôpital
Pasteur après un rejet d’électrode. Cette fois, ce n’était pas pour une amélioration, mais bien parce que l’électrode était exposée, risquant une infection. Le retrait était impératif, car la stimulation cérébrale profonde (SCP) pénètre directement dans le cerveau.
Moi qui ai été aide-soignante, je pensais comprendre les deux côtés de la barrière.
Pourtant, face à l’angoisse, mes réflexes de soignante ont disparu. Ce moment a révélé une vulnérabilité insoupçonnée, que seuls ceux ayant vécu ce type d’hospitalisation peuvent comprendre.
2. Quand le cerveau est évalué… sans prévenir !
Durant mon séjour, une kinésithérapeute est entrée dans ma chambre et m’a demandé pourquoi j’étais là.
Sur le moment, j’ai trouvé cette question inattendue.
N’est-ce pas une règle, en tant que soignant, de connaître le contexte des patients ?
Plus tard, une infirmière m’a expliqué qu’en neurologie, cette question sert parfois à évaluer l’état cognitif du patient. En discutant avec la kinésithérapeute, j’ai réalisé qu’elle traversait elle-même une période difficile. Ce moment m’a rappelé que les soignants, bien qu’expérimentés, ne sont pas des machines.
Heureusement, nous avons pu finir notre conversation en parlant voyages, ajoutant une note d’humanité à cette expérience.
3. Une idée pour plus de transparence et d’humanité dans les soins
À l’occasion d’une discussion avec une étudiante en médecine, j’ai partagé une idée pour humaniser les soins: et si, en plus des échelles de douleur des patients, les soignants affichaient également leur humeur ? Un simple smiley pourrait indiquer aux collègues si le soignant vit un moment difficile (deuil, souci personnel, etc.), permettant ainsi un soutien discret mais précieux.
4. Autonomie ou trop bonne volonté ?
“Quand on préfère se gérer soi-même”
Connaissant mon dossier, je préfère souvent gérer mes traitements seule pour ne pas surcharger l’équipe. On m’a même dit que j’étais la seule du service à rester aussi autonome ! Mais parfois, même moi, je dois insister pour de l’aide. Lors de ma sortie de l’hôpital, j’ai eu une sensation de détresse, comme si je demandais dans le vide… Heureusement, le père de mon fils est venu me chercher. Cette sortie, pourtant attendue, m’a replongée dans un moment de fragilité.
5. Conclusion : Soignants et soignés, une vigilance commune
Ce séjour m’a rappelé que chacun a besoin d’attention et de compréhension, que l’on soit soignant ou soigné. Cette expérience m’a aussi permis de partager une perspective unique sur la vulnérabilité, la résilience et la connexion humaine. À travers cet article, j’espère apporter un regard à la fois humain et lucide sur le vécu hospitalier.
m’a rappelé qu’il est essentiel, quel que soit notre rôle, de rester attentif à l’autre. Soignants et soignés, on peut se retrouver parfois plus proches qu’on ne le pense, chacun avec ses propres besoins, mais aussi ses propres limites.
Madame Parkinson