1. Un départ en avant-première (acte manqué ou coup de génie ?)
J’étais prête. Trop prête, peut-être. Assez pour partir… un jour trop tôt. C’est en arrivant à Ollioules, quasi à destination, que j’ai réalisé la bourde. Demi-tour, retour à la case départ. Mais finalement, ce contretemps m’a offert ce que je n’aurais sans doute pas osé prévoir : 1h45 de course en solo, une étape essentielle dans ma préparation pour le semi-marathon du 27 avril. Comme quoi, l’erreur peut être le plus beau des détours.
2. Sortir de sa coquille (même à 53 ans)
Le vrai départ, cette fois, c’était le bon. Et à la gare, premier défi : ne pas rester dans mon coin. J’ai repéré un groupe, pris mon courage à deux mains, et lancé un timide “Vous faites partie du groupe ?”.
À 53 ans, on n’a plus le temps d’être timide. Premier contact, premier sourire. La glace était brisée, et mon cœur un peu aussi.
3. Sous les pins du Garlaban, un air de Marcel Pagnol
Notre premier campement était niché sous les pins parasols du Garlaban, ce coin cher à Marcel Pagnol. Un lieu simple, mais merveilleux, géré par des gens chaleureux, souriants, attentifs. Un petit havre de paix à deux pas d’Aubagne.
Et comme toujours avec Terre d’Aventure, la qualité humaine est au rendez-vous. Un guide érudit, musicien de jazz, lecteur de nuages, et une équipe qui fait ça avec le cœur. Le genre de détails qui font la différence, surtout quand la météo décide de tout mélanger : été, automne, hiver et printemps en une seule semaine.
4. Petits chalets et grandes rencontres
Je partageais mon chalet avec Edwige (la Suisse), Nathalie (le Nord), et un peu de moi-même.
Edwige m’a parlé d’un truc fascinant : elle est atteinte d’aphantasie. Autrement dit, elle ne peut pas créer d’images mentales. Quand elle lit un livre ou qu’elle pense à un souvenir, elle ne “voit” rien dans sa tête. C’est comme un écran vide, mais pour elle, c’est la norme.
Et pourtant, quelle imagination dans ses mots, sa façon d’écouter, sa manière d’être présente.
Ça m’a bouleversée — et fait réfléchir à toutes les façons de percevoir le monde.
https://www.rts.ch/audio-podcast/2025/audio/comment-on-vit-sans-images-mentales-28817492.html
Nathalie, discrète mais bienveillante. Et puis il y avait Elizabeth, 62 ans, pleine de peps, vivant en colocation avec des jeunes, elle a passé son permis moto à 60 ans !
Et bien sûr Tiziana, éducatrice italienne engagée, qui m’a poussée à parler de moi, de Parkinson, de tout ça.
Peut-être un peu trop parlé d’ailleurs… Mais quand on vit seule avec son ado, et qu’on ressort enfin, ça déborde. Tant pis, tant mieux.
5. Leçon de vie en rando : Parkinson a bon dos, mais moi aussi
Cette semaine m’a redonné un souffle. Vivre une semaine avec des inconnus, c’est une aventure sociale autant que physique. Et oui, j’ai tenu le rythme. Oui, j’ai eu des fous rires, des silences, des confidences.
Oui, je peux encore vivre “comme avant”, mais autrement. Et surtout, sans tout coller sur le dos de Parkinson. Parce qu’il commence à avoir le dos large, le bougre.
Conclusion :
Partez. Marchez. Ouvrez. Partagez. Même (surtout) si vous avez un Parkinson, des doutes, des rides ou un emploi du temps serré.
Et s’il faut partir, se lancer et se remettre en mouvement… alors foncez. L’aventure est la qui vous attends.
Mme Parkinson