Cela faisait des mois que je me préparais pour ce semi-marathon, et enfin, le 27 avril est arrivé.
1- Départ : les jambes légères, l’esprit serein
Les premiers 10 km se sont passés plutôt facilement. Mon objectif était de courir autour de 6’40 au kilomètre, mais je tournais plutôt à 7’00.
En approchant de l’aéroport, j’ai repéré la bifurcation entre la première et la deuxième boucle. Mentalement, je me suis dit : Quand j’en serai là au deuxième tour, ce sera parfait.
À ce moment-là, tout allait bien.
2- Premier accroc : la descente du Vieux-Port
La surprise, c’est que l’arrivée du 10 km n’était pas où je l’attendais. Sur la descente du Vieux-Port, j’ai commencé à sentir que ça n’allait plus aussi bien.
En remontant, la sensation s’est confirmée. Heureusement, j’ai croisé Michèle : elle a récupéré mon coupe-vent, trop lourds ! Ça m’a donné un petit coup de frais.
3- Masséna, souvenirs et début du combat
La place Masséna m’a rappelé nos balades du matin, mais mon corps commençait clairement à flancher.
Je tentais de trouver des repères : la bifurcation, le Negresco… Mais l’hôpital des enfants, que j’attendais comme un phare, semblait avoir disparu.
La fatigue s’installait. Je me suis arrêtée deux fois. Je savais qu’à la troisième, ce serait terminé.
Autour de moi, c’était l’hécatombe : des coureurs arrêtés, effondrés, des couvertures de survie qui brillaient. Beyrouth sur la Promenade… 😜
4- Ravitaillement, banane et technique de survie
Je suis arrivée à un ravitaillement où j’ai pu prendre une banane — la seule chose que j’ai réussi à avaler. Elle m’a donné un vrai coup de boost.
À partir de là, tout est devenu une question de mental.
Le seul repère que j’ai trouvé pour avancer : les feux orange clignotants de la Promenade des Anglais.
Les montagnes étaient trop loin. Les coureurs autour de moi ralentissaient, chutaient, s’arrêtaient. Le chaos total.
Alors je me suis fixée un objectif simple : courir de feu orange en feu orange, un carrefour après l’autre.
Parfois les feux étaient trop éloignés, alors je me raccrochais à celui que je voyais déjà.
C’était ma ligne de vie.
5- Derniers kilomètres : la solitude des survivants
Plus je m’approchais, plus je ralentissais. Mon cardio me le murmurait à l’oreille via ma montre connectée.
Je savais que si je regardais la ligne d’arrivée trop tôt, je pourrais m’effondrer. Alors je regardais mes pieds.
Le bruit devenait insupportable.
Et il y a eu cette chose difficile : en croisant les finishers remontant en sens inverse, souvent sans un regard ou un encouragement, j’ai ressenti une profonde solitude.
Certains se pavanaient avec leur médaille autour du cou pendant que d’autres, comme moi, luttaient pour finir.
Heureusement, quelques-uns ont eu un mot gentil. Mais j’avoue que ce manque de fair-play m’a choquée.
6- Le final : la ligne rouge et l’émotion
Enfin, j’ai vu le tapis rouge de l’arrivée.
J’ai revu Michèle, qui a couru à mes côtés sur les derniers mètres. Ce moment, je ne l’oublierai jamais.
Nous attendons maintenant les photos pour immortaliser cet instant !
Après avoir franchi la ligne, j’ai récupéré ma médaille de finisher.
Puis, tout s’est relâché : besoin urgent d’aller aux toilettes, la tête qui tourne, difficulté à boire même un coca.
La foule était oppressante. Trouver un café où s’asseoir a été un vrai parcours du combattant. Mais enfin, une chaise, un moment à nous.
7- Retour à la maison : savourer la victoire
De retour à Fréjus, dîner simple et réconfortant chez mes voisins de “L’Authentic”( et ses crêpes bretonnes délicieuses 😋).
Et aujourd’hui, alors que les sensations sont encore fraîches, je couche ces mots.
Car ce semi-marathon, au-delà de la distance parcourue, restera une immense victoire du mental sur les obstacles.
Une victoire sur moi-même.
Virginie alias Madame Parkinson